effets indésirables
Les thérapies du cancer peuvent entraîner des effets indésirables variés. Une prise en charge nutritionnelle permet une diminution de l’intensité et de la durée de ces effets.

En cas de perte de poids, le patient doit écouter ses envies et manger ce qu’il aime. L’important à ce stade est de prendre suffisamment d’énergie, même si elle est tirée d’aliments qui ne sont pas nécessairement sains, donc il est conseillé de consommer:
* Des poissons gras, huiles végétales, produits laitiers (séré, petit suisse, mascarpone, ricotta, fromage) à chaque repas;
* Des collations comme : gâteaux, sucreries, miel, chips, tartines pain-beurre ou biscuit-beurre, chocolat, muffins, crème glacée, beurre de cacahuète;
* Des féculents à type de pâtes, riz, semoule ou pommes de terre;
* Des fruits oléagineux comme les noix, les noisettes et les amandes. Si le patient ne peut pas manger d’aliments solides, il essaye de boire des boissons pendant la journée comme le jus, la soupe et d’autres liquides similaires qui peuvent fournir des calories et des nutriments importants. Il faut fractionner la prise d’aliments sur l’ensemble de la journée, en de nombreux petits repas pour maintenir des apports suffisants en dépit de l’anorexie et des effets secondaires des traitements et boire au minimum 1,5 litre d’eau par jour, entre les repas (1–4).
Quelques astuces pour augmenter la teneur en protéines et en calories des repas et collations:
L’ajout du fromage râpé aux: soupes, pommes de terre en purée, légumes, sauces, pain;
L’ajout du blanc d’œuf battu en neige dans les compotes, les crèmes, les mousses, les soufflés. L’ajout du lait en poudre au lait entier liquide, 5 à 6 cuillères à soupe de poudre de lait par litre de lait liquide, aux purées, aux yaourts, aux desserts lactés et aux potages;
L’ajout de morceaux de viande, de volaille ou de poisson hachés et cuits aux : soupes, salades, quiches, pommes de terre au four, pates;
L’ajout des noix, graines et fruits séchés aux : plats en cocotte, recettes de pains, muffins, biscuits, coupes glacées (5).
Si l’alimentation reste insuffisante malgré ces conseils, des suppléments nutritifs oraux peuvent être proposés par le médecin après l’évaluation de l’état nutritionnel du patient. Ces compléments se présentent sous forme de boissons en emballages de 150 à 300 ml comme “Fortimel Protein 200 ml”, de crème ou de potage et ont des parfums et des compositions nutritionnelles variées. Dans un petit volume, ils contiennent une quantité importante de calories, de protéines, de vitamines et de minéraux. Il est recommandé de les consommer, frais et avec une paille, comme collation à distance des repas, au moins 2h avant les repas, ou en complément à la fin du repas ou, le soir, avant de se coucher (1,6–9).
Par ordre de priorité, l’alimentation orale est toujours privilégiée, si ça ne suffit pas, la nutrition entérale et si ce n’est pas possible la nutrition intraveineuse. Surtout, il ne faut pas forcer les patients sous peine d’aggraver le dégout (10).
Lorsqu’une personne ne peut s’alimenter par la bouche de façon suffisante, elle est nourrie artificiellement. La nutrition artificielle apporte les nutriments dont l’organisme à besoin: de l’énergie, des glucides, des protéines, des lipides, des vitamines, des sels minéraux, et de l’eau.
Il existe deux types de nutrition artificielle pour alimenter la personne malade:
La nutrition entérale: lorsque le tube digestif fonctionne bien, les nutriments sont administrés directement dans l’estomac ou dans l’intestin sous forme liquide à l’aide d’une sonde et la digestion se fait ensuite normalement.
Lorsque la nutrition entérale est impossible, en cas d’insuffisance intestinale liée à un grêle court ou à une entérite radique sévère, un autre type de nutrition est adopté:
La nutrition parentérale: les substances nutritives sont alors administrées dans une veine à l’aide d’une perfusion. Le tube digestif est ainsi au repos.
Une nutrition entérale est préférable à une nutrition parentérale car les nutriments apportés sont digérés normalement. Elle est donc plus proche de l’alimentation normale et présente moins de risque d’infections (6,11,12).
Une modification du goût des aliments survenant fréquemment au cours de la chimiothérapie peut induire une perte d’appétit. Il est donc important d’en limiter les conséquences par:
* L’utilisation des condiments au goût puissant tel que la menthe, le basilic, le citron ou des sauces aigres-douces ou épicé aident à relever le goût et ainsi donner envie aux patients de manger;
* La prise de plats froids (volaille froide, rôti) pour atténuer les goûts prononcés;
* Le remplacement de la viande rouge par des viandes blanches, des œufs, des préparations à base de laitages ou du poisson en cas de sensation d’un goût amer;
* La gomme ou les sucettes des menthes ou des bonbons sans sucre peuvent masquer les arrière-goûts désagréables;
* Les tomates fraiche peuvent masquer le gout métallique;
* L’éviction des aliments qui sont l’objet d’un dégoût;
* L’éloignement des odeurs (hotte, aération de la cuisine) (4,10,18,19).
La plupart des médications anticancéreuses entraînent des nausées et des vomissements qu’il faut prévenir par des antiémétiques avant, pendant et dans les jours qui suivent la chimiothérapie (2).
En plus des antiémétiques, des mesures diététiques peuvent améliorer ces symptômes:
* La prise de l’alimentation hors des séances de traitement, l’alimentation nocturne est souvent mieux tolérée (15);
* Des aliments lisses et épais: potages épais, purée de pomme de terre ou de légumes, flan, semoul, car les aliments en morceaux augmentent le brassage de l’estomac ce qui favorise les vomissements (15);
* Des aliments faciles à mâcher, à avaler et à digérer, comme les suivants: le toast, les craquelins, le yaourt, le sorbet, le riz bouilli, les pommes de terre en purée, le poulet sans peau cuit au four ou au gril, et non frit, les pêches en conserve ou autres fruits et légumes mous et fades, les liquides clairs tels que le bouillon, les boissons gazeuses claires, le jus de pomme et le thé (16);
* Les aliments sucrés, gras, salés, épicés ou à l’odeur forte sont à éviter car ils peuvent aggraver les nausées et les vomissements (16,17);
* La prise des aliments froids: sandwich à la viande, au poulet, au thon, ou aux œufs, fromage frais ou autres fromages faibles en gras, fruits ou salades de fruits, plutôt que des aliments chauds dont les odeurs peuvent déclencher des nausées (8);
* Boire les liquides idéalement 20 à 30 minutes après les repas ou loin des repas, pour éviter de trop surcharger l’estomac;
* Si l’odeurs des aliments est écœurante, il faut bien aérer la cuisine et les pièces avoisinantes ou demander à quelqu’un de cuisiner pour nous. (1,18,19);
* Les tisanes de gingembre frais pourraient aider à soulager les nausées. Certains patients recommandent les bonbons et les gommes à mâcher au menthol (19).
La mucite, fréquente après la radiothérapie et certaines chimiothérapies, se manifeste par une ou plusieurs caractéristiques : irritation, œdème, sensation de brûlure, aphtes ou ulcérations. Ces symptômes s’accompagnent parfois de difficultés à mâcher, avaler ou parler. Dans l’attente de l’efficacité du traitement médicamenteux: bains de bouche à l’eau bicarbonatée ou antalgiques, quelques conseils diététiques peuvent aider le patient.
Il est conseillé de:
* Choisir une alimentation tiède ou froide, lactée, lisse, peu sucrée et peu salée: yaourts liquides, milkshakes, crème glacée, poudings, lait frappé;
* Manger lentement de petites quantités d’une alimentation onctueuse à texture «molle»: hachée, purées, bouillies épaisses, fromages frais, crèmes, flans, soupes aux pois, aux lentilles ou aux pois chiches;
* Apaisez les irritations avec des glaces, des sorbets et d’autres produits rafraîchissants;
* Ajoutez du bouillon, l’eau de cuisson des légumes, des soupes au lait ou des soupes claires aux aliments déjà cuits;
* Boire à la paille, pour limiter le contact avec la bouche.
Et d’écarter :
* Le tabac et l’alcool;
* Les épices fortes et piquantes;
* Les aliments durs: croûte de pain, aliments panés, fruits durs;
* Les aliments acides: salades, vinaigrette, jus de fruits;
* Les épices fortes et piquantes: cari, chili, piment for. Privilégier les assaisonnements doux comme les fines herbes et la poudre d’oignon (2,8,15,20).
Si l’alimentation orale est impossible, il y a lieu d’envisager une alimentation artificielle entérale ou parentérale.
En plus des traitements anti-diarrhéiques, il est recommandé d’avoir une alimentation adaptée:
* Afin de compenser les pertes d’eau et de minéraux et éviter la déshydratation, il faut boire fréquemment de petites quantités de liquide, de préférence salé: bouillon de légumes, eau minérale, thé noir infusé, tisane, sodas dégazéifiés (cola) servis à température ambiante;
* La consommation des mets comme les carottes cuites, les pommes de terre sans peau bouillies ou cuites à la vapeur, le riz, les pâtes ou les bananes car ils contiennent peu de fibres ou des fibres dites « solubles »;
* Le lait doit être remplacer par un lait « sans lactose » et le café est à éviter;
* La suppression temporaire des aliments riches en fibre comme: les noix, les légumes et les fruits crus et non pelés, les légumes verts cuits comme les épinards, les haricots verts et les tomates, les légumes secs: haricots secs et lentilles, les légumes flatulents: petits pois, choux, champignons, oignons et les céréales complètes qui peuvent être remplacé par des produits raffinés comme le pain blanc et le riz blanc;
* L’élimination de tout ce qui est gras, sucré ou épicé: pâtisserie, charcuterie, crème glacée, chocolat..). (2,15,19–21).
La constipation peut être induite par les traitements contre la douleur ou par la chimiothérapie et la radiothérapie. Quelques conseils diététiques peuvent traiter la constipation:
* Des aliments riches en fibres comme les légumes verts et fruits crus ou cuits, les fruits secs, les dattes, les céréales complètes;
* Des laxatifs naturels comme les pruneaux et leur jus;
* La prise de boisson, 2 à 2,5 litres, tout au long de la journée, aux repas et entre les repas;
* Des aliments mouillés pour augmenter le ballast intestinal et aider la progression des selles dans l’intestin: courgettes, épinards hachés, salade cuite, compote de pommes ou de pruneaux;
* Une boisson chaude, comme du thé chaud, le matin, fait beaucoup de bien (15,20,22,23).
Après une chimiothérapie ou une radiothérapie des voies digestives supérieures, la déglutition est rendue difficile. Aussi est-il demandé de privilégier les aliments dits neutres: viande hachée, compote, laitage, pâtes, eau, voire des petits pots et d’éviter des aliments susceptibles de noircir encore le tableau comme les aliments trop acides comme le citron et le pamplemousse, trop secs comme le pain et le poulet, trop croquant comme chips et riz, des boissons trop chaudes, trop froides ou trop épicées, ainsi que les boissons alcoolisées (24).